Phèdre « est atteinte d’un mal qu’elle s’obstine à taire », une maladie qui la ronge et la détruit de honte : la passion amoureuse.
Elle s’est en effet entichée de son beau-fils, Hippolyte, fils de son époux, le roi Thésée.
Pour camoufler cet amour, elle s’enferme dans une solitude qui la consume à petit feu.
Dans Phèdre, la puissance dévastatrice du désir et de la possession traverse l’œuvre : jusqu’aux rôles secondaires, tous succombent aux effets organiques de la passion. Ici, les personnages se consument dans leur propre désarroi.
Cette atmosphère délétère transforme les corps, torture les esprits : l’homme est un monstre à lui-même, et Racine ne cesse de répéter la difficulté pour chacun d’habiter son corps.